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LE ROYAUME DE NAPLES.

seil privé. Dans l’ordre administratif, le royaume est divisé en quinze provinces ou départemens, divisées elles-mêmes en cinquante-deux districts ou arrondissemens, et ceux-ci en mille sept cent quatre-vingt-dix communes. Chaque province est administrée par un intendant ou préfet, chaque district par un sous-intendant ou sous-préfet, chaque commune par un syndic ou maire. Auprès de chaque intendant ou préfet est un conseil d’intendance ou de préfecture. Tous les ans, dans le chef-lieu de chaque province, se rassemble un conseil provincial qui a les mêmes attributions que notre conseil général, et dans chaque district un conseil de district qui correspond à notre conseil d’arrondissement. Enfin, dans chaque commune, le maire ou syndic préside un conseil municipal appelé décurionat, qui se réunit tous les dimanches. Ces diverses assemblées servent à la répartition des impôts, votent des centimes additionnels pour les dépenses locales, etc. Quoique nommés par le roi, leurs membres ont montré, dans plusieurs circonstances, une indépendance réelle, et la tendance de tous les bons esprits, à Naples, même dans le gouvernement, est de rendre leur action plus libre encore.

Nous retrouvons la même ressemblance dans le système financier. Les diverses contributions sont la contribution foncière, les douanes, l’impôt sur le sel, le monopole du tabac, les droits d’enregistrement et de timbre, etc. La seule différence essentielle, c’est que les impôts indirects, comme les douanes, le tabac, sont en ferme au lieu d’être en régie. Il y a aussi quelques taxes particulières au royaume de Naples, comme le droit sur la neige, qui est un objet de première nécessité dans ce climat brûlant. Il est resté sans doute beaucoup d’imperfections de détail dans la manière dont ces différens impôts sont perçus. On doit aussi regretter que le roi de Naples, à l’exemple du pape, ait cru devoir conserver la loterie, qui a plus de dangers encore dans les pays méridionaux qu’ailleurs, à cause de l’ardeur naturelle des imaginations. Il n’en faut pas moins reconnaître l’immense supériorité de ce système financier sur l’ancien. Les inégalités qu’il présente encore tiennent à la précipitation de son établissement et à l’absence de toute révision de la part des citoyens ; les bases sont excellentes, et bien différentes de ce qu’était, sous l’administration espagnole, le déplorable instrument de ruine connu sous le nom d’arrendamenti. La dette publique, dont le roi travaille tous les jours à alléger le poids, est d’environ 20 millions de francs de rente. Elle appartenait presque tout entière, il y a quelques années, à des capi-