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ÉTUDES SUR L’ALLEMAGNE.

principe de la communauté de douanes était exclu, et qui, dans l’intention des parties contractantes, était une espèce de protestation contre ce principe. Il y eut alors en Allemagne, outre les deux unions hesso-prussienne et bavaro-wurtembergeoise, deux associations sans douanes communes, savoir celle de l’Allemagne moyenne, entre la Saxe royale, les Saxes ducales, Nassau, Hombourg, Reuss et Schwarzbourg-Rudolstadt, et celle d’Einbeck, entre le Hanovre, la Hesse électorale, Brunswick et Oldenbourg. Les autres pays de la confédération restèrent dans leur isolement. Ces différens essais ne remédièrent en rien aux maux dont on se plaignait, et ils ne servirent qu’à faire sentir de plus en plus la nécessité d’une grande association allemande, tandis que d’un autre côté les avantages qu’avait retirés la Hesse rhénane de son accession au système prussien ramenaient peu à peu les esprits vers les principes qui servaient de base à ce système. L’opinion publique se prononça chaque jour davantage en sa faveur et entraîna les gouvernemens. La Hesse électorale donna le signal et entra dans l’union prussienne le 1er janvier 1832. Les négociations suivies en 1833 amenèrent l’accession de la Bavière, du Wurtemberg, de la Saxe royale, des Saxes ducales, et des principautés de Reuss et de Schwarzbourg-Rudolstadt. Celle du duché de Nassau, de la ville libre de Francfort et du grand-duché de Bade, n’eut lieu qu’un peu plus tard ; mais enfin, au 1er janvier 1836, l’union comprenait toute l’Allemagne centrale et méridionale, à l’exception des possessions autrichiennes. Depuis cette époque, les états que nous venons de nommer, comprenant avec la Prusse un territoire de huit mille deux cent cinquante-deux milles allemands carrés[1], et une population d’environ vingt-six millions d’habitans, commercent librement entre eux et n’ont plus qu’une seule ligne de douanes portée à la frontière extérieure de l’union. Chaque gouvernement est chargé de garder la partie de cette frontière qui lui appartient : on n’a pas jugé à propos d’établir une direction générale des douanes, mais l’administration est organisée dans chaque pays suivant des règles convenues entre tous les intéressés. Un état des taxes levées sur chaque territoire est envoyé de trois mois en trois mois à un bureau central dont le siége est à Berlin. Le revenu total est réparti au prorata de la population, dont un recensement triennal doit être fait dans tous les pays associés. Tels sont en peu de mots les principes qui servent de base à l’union des douanes allemandes : il nous reste à faire connaître les

  1. Le mille allemand vaut à peu près huit kilomètres.