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LITTÉRATURE ANGLAISE.

enfermé dans cette phrase burlesque, vous y trouvez l’énigme de l’histoire profondément expliquée ; les écrivains protestans ou catholiques n’ont rien dit d’aussi vrai, d’aussi rudement sagace.

Le temps était arrivé. Le cours ordinaire des choses humaines avait dépravé les hommes de certaines régions, en éclairant les intelligences, en adoucissant les mœurs et en multipliant les jouissances. C’était l’Italie, le Midi, la vieille terre de la transmission intellectuelle et de l’héritage civilisé qui avait suivi ce progrès. Plus on s’éloignait de ces domaines brillans de la poésie et des arts, plus les mœurs étaient sévères, barbares, farouches ; la France moins rude que l’Allemagne, l’Allemagne moins rude que la Suède et le Danemark, et ainsi jusqu’aux glaces polaires. Comment le christianisme évangélique et primitif des paysans austères ne se serait-il pas révolté contre le christianisme voluptueux des hommes de cour ? L’intérêt fomenta la rébellion. La question de la réforme se présenta comme une question d’impôt. L’impôt fatiguait ; la supériorité de Rome fut mise en doute, sa supériorité positive et physique niée ou repoussée, et presque tout le Nord se sépara. Il se sépara consciencieusement, moralement ; c’est le beau côté de la réforme. Il se sépara par intérêt et par jalousie ; c’est son mauvais côté. Mais vous ne parlerez dignement et philosophiquement de cet évènement majeur que si vous vous placez à cette élévation, c’est-à-dire au-dessus du protestantisme négatif et du catholicisme absolu.

La réforme date de plus haut qu’on ne le dit. Elle n’est que l’évolution naturelle de la destinée humaine. Quand une croyance devient une forme, c’est-à-dire une vanité, un néant, il faut que ce simulacre tombe de lui-même. C’est l’histoire de la révolution française comme de la réforme. En 1550, l’Allemagne fut la première, l’Angleterre la seconde, à se révolter contre le simulacre italien du catholicisme vieilli. Les bons catholiques savaient où était le mal, et Baronius n’hésitait pas à dire que la religion, au lieu de rester apostolique, était devenue apostate. Dès 1409, au concile de Pise, Gerson se plaignait avec une pathétique éloquence des dangers courus par l’église. « D’où viennent nos malheurs ? Quelles en sont les racines ? Les seules dépravations du clergé. La beauté de l’ordre a péri. La sagesse est devenue charnelle. Les puissans de l’église n’ont été sages que pour amasser des trésors, accumuler des honneurs, s’entourer de magnificences ; négligeant d’ailleurs de gouverner le peuple, d’aimer les humbles, et de se modérer eux-mêmes ; bien plus avides d’accroître leur revenu que de gagner des ames, je les ai vus circon-