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REVUE DES DEUX MONDES.

Livourne.

La navigation à la vapeur est chose ravissante. Nous n’avions quitté Marseille avant-hier qu’à sept heures du soir, et ce matin, à trois heures et demie, nous avions jeté l’ancre devant Livourne. Notre société à bord se composait de l’évêque de Smyrne, de MM. de Bonald, dont l’un est évêque du Puy, tous deux de ma connaissance ancienne, d’une famille anglaise animée par une jeune femme charmante qui nous a fait de très bonne musique (car tu sais qu’il y a un piano dans le salon des dames), de plusieurs négocians de Marseille, dont l’un se rend à Calcutta, où il a une maison, et où il sera arrivé, en passant par la mer Rouge, en moins de deux mois. Une partie de notre société se sépare de nous ici : nos Anglais s’arrêtent à Livourne pour prendre le bateau de Naples ; l’évêque du Puy se rend en pèlerinage à Rome et s’arrêtera à Civita-Vecchia.

Civita-Vecchia.

Nous restons peu de temps ici, et nous serons après-demain à Malte. Le commandant, M. Dufresnil, nous fait la gracieuseté de passer par le détroit de Messine : cette route est d’environ dix lieues plus longue que celle de l’est, mais elle est infiniment plus agréable. Nous passerons vers minuit en vue des îles volcaniques de Stromboli, et de jour en vue du phare de Messine, de Catane, de l’Etna.

Il n’y a rien à voir à Civita-Vecchia, mais l’herborisation est une ressource toujours prête.

En vue de Malte.

J’espérais que nous approcherions de Stromboli pendant la nuit : ce volcan fume toujours et jette assez souvent des flammes ; mais le retard de notre marche ne nous y a fait arriver qu’au jour. En revanche, nous avons eu hier une vue admirable, et par une mer calme, de tout le détroit de Messine. Je n’essaierai pas de t’en faire

    feuilles de l’Asie sud-occidentale, dressée sous les auspices de M. le colonel Lapie de concert avec M. Texier, accompagnera l’ouvrage ; elle indiquera les itinéraires de tous les voyageurs botanistes, depuis Rauwolf, qui visitait l’Orient en 1583, jusqu’à nos jour. M. Jaubert doit aussi faire paraître incessamment les Relations de voyage en Asie d’Aucher Eloy, botaniste français, mort en 1838 à Ispahan, victime de son dévouement à la science.

    Les lettres que nous publions aujourd’hui forment ce qu’on pourrait appeler la partie pittoresque du voyage scientifique de M. Jaubert.