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REVUE. — CHRONIQUE.
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tique à la petite, l’amitié de la France au mince avantage de voir quelques districts de la Syrie passer quelques années plus tôt de la domination d’un vieillard à celle d’un enfant. L’Autriche et la Prusse, qui depuis nous ont prêté une utile et loyale assistance, n’ont pas, dès le premier jour de la question, pesé assez haut de leur propre force, de leur propre influence. Il dépendait d’elles d’arrêter la question dans son origine, d’empêcher qu’on ne mît en péril le repos et l’avenir de l’Europe, comme on l’a fait. Leur faute a été de ne pas oser et de ne pas faire, dès le premier jour, tout ce que, dans la sagesse de leurs pensées, elles désiraient. La Russie aussi a eu son erreur et sa faute. Selon moi, a dit M. Guizot, elle a sacrifié ses intérêts essentiels et permanens en Orient à des impulsions superficielles et passagères ; elle a sacrifié sa politique d’état à… comment dirai-je ?… à ce qui n’est pas de la politique.

Certes, ce n’est pas nous qui pourrions avoir quelque chose à objecter à cette appréciation politique. Il y a long-temps, nos lecteurs le savent, que nous nous sommes permis de porter, à plusieurs reprises, le même jugement. M. Guizot est venu aujourd’hui le confirmer de son autorité d’historien et d’homme d’état.

Ministre, il n’a pas craint de juger tout haut la politique des grands cabinets. C’était une sorte de hardiesse parlementaire ; mais nous ne saurions la blâmer, lorsque, comme dans le cas particulier, elle ne s’applique qu’à des faits accomplis, et que la parole de l’orateur, pleine de mesure, fait ainsi un appel aux esprits libres, impartiaux de tous les pays, aux hommes honnêtes et éclairés de toutes les opinions, appel qui, impuissant pour le passé, peut ne pas être sans quelque utilité pour l’avenir. C’est en provoquant les méditations des hommes politiques sur les faits récemment accomplis qu’on peut espérer de ne pas voir se renouveler de si tôt, sur le terrain toujours mobile de la politique, les mêmes erreurs, les mêmes fautes. La paix du monde est chose si précieuse pour tous, que se bien pénétrer des périls qu’elle a courus dans le passé, c’est en garantir le maintien dans l’avenir.

Peut-être aussi M. Guizot a-t-il voulu, en nous faisant toucher au doigt les fautes de l’étranger, nous consoler quelque peu de l’échec qu’a essuyé notre politique. À vrai dire, cette manière de consolation ne nous paraît guère de bon aloi ; le fût-elle, encore faudrait-il prouver, ce qui est difficile, que les conséquences de ces erreurs respectives n’ont pas été beaucoup plus graves pour nous que pour tout autre. Et cependant, à supposer que la France aussi se soit trompée, quelle était, de toutes ces erreurs, l’erreur la plus sincère, la plus excusable, la plus désintéressée ? La nôtre, à coup sûr. Or, les conséquences ont-elles été proportionnées à la faute ?

Mais nous n’aimons pas insister sur ces évènemens, qui sont désormais hors de toute puissance humaine, et qu’il faut laisser à l’histoire. Toute discussion rétrospective portée à la tribune sur le traité du 15 juillet et la ques-