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S’azardâbo, toute l’obscurité immense de la nuit est dans ce mot, qu’il ne doit prononcer qu’à voix basse et en jetant autour de lui ces regards inquiets qu’on jette dans les ténèbres ; il ne doit pas être moins effrayant quand il traîne la voix sur ces deux autres vers qui peignent si bien l’effroi lointain qu’inspire la tournée nocturne des sorciers :

Eron sancé fa la pabâno
Debat lous ourmes nuts è l’entour des paillès.

Un vendredi, veille du premier de l’an, les jeunes garçons et les jeunes filles du village sont convoqués pour une grande soirée de devidage. On se rassemble dans une grande chambre ; filles et garçons font tourner de nombreux devidoirs. Il faut une chanson pour animer la veillée ; cette chanson, c’est un des amoureux de Françounette, c’est Thomas qui va la chanter, ce qui veut dire suffisamment que la belle des belles en sera l’héroïne. — Écoutons Thomas ou plutôt Jasmin, car Jasmin ne s’est pas borné à faire les paroles de sa chanson, il en a fait aussi la musique, ou plutôt il a arrangé, pour ses vers, un vieil air de son pays, et il le chante à ravir :

Faribolo pastouro,
Sereno al co de glas,
Oh ! digo, digo couro
Entendren tinta l’heuro
Oun t’amistouzaras ;
Tout jour fariboulèjes,
E quand parpailloulèjes,
La foulo que mestrèjes,
Sur toun cami se mèt
E te sièt.

Mès rès d’acos, maynado,
Al bounhur pot mena ;
Qu’es acos d’estre aymado,
Quand on sat pas ayma ?


Ô folâtre bergère,
Syrène au cœur glacé,
Oh ! dis, dis-nous, quand donc
Nous entendrons sonner l’heure
Où tu t’adouciras.
Toujours tu folâtres,
Et quand tu papillonnes,
La foule que tu maîtrises,