Page:Revue des Deux Mondes - 1842 - tome 29.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.



GLANES,

POÉSIES

PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN.[1]

On dit que ce volume de poésies a été jusqu’à la fin un mystère pour ceux qui pouvaient en être le mieux informés, et qui passaient le plus habituellement leur vie auprès de l’auteur. Pour moi, il ne m’a point surpris. Connu déjà par son grand essai de musique sévère et haute, l’auteur, ce me semble, a dû naturellement chercher à ses intimes pensées une expression plus précise et plus voisine encore de l’ame. La plainte, le désir infini, l’espoir, en cette vie humaine toujours gênée, avaient besoin de se raconter au cœur, de s’articuler plus nettement que par de purs sons qui trop vite échappent. Du moment qu’elle avait le choix entre plusieurs muses, Mlle Bertin devait, un jour ou l’autre, aborder celle-ci. Artiste, cette nouvelle forme en crédit autour d’elle avait de quoi la tenter ; femme, cette confidence, à demi parlée, à demi murmurée, devait lui sourire.

Ce volume est né aux Roches, c’est-à-dire en un lieu riant et champêtre qui a eu son influence sur l’école poétique moderne, et dans lequel cette école à son tour a trouvé des échos aussi. Il y a là, dans

  1. Chez René, rue de Seine, 32.