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LA
GALERIE ROYALE
DE TURIN.[1]

Quand on arrive de France, et que l’on vient de traverser les Alpes de la Savoie, Turin semble une ville italienne ; quand on revient de Naples ou de Rome, on se croirait dans une ville française. Turin, la plus petite des capitales, est peut-être la plus propre et la plus régulière des villes. La plupart de ses rues sont tracées au cordeau et décorées de chaque côté d’édifices semblables. Quelques-unes sont même bordées d’une double rangée de portiques à arcades. Comme la température y a quelque chose de la vivacité et de la crudité alpestres, on pourrait se croire à Berne, ville des portiques par excellence ; mais bientôt les riches uniformes, le bruit des voitures et des chevaux, et, s’il faut tout dire, l’aspect misérable d’une partie de la population qui afflue sous ces portiques, nous reportent de la capitale des vingt-deux cantons en pleine monarchie. Turin est le siége d’une cour, et, à en juger du moins par les dehors, d’une cour militaire. Le luxe des uniformes est celui qui domine avant tout. Ce

  1. La Reale Galleria di Torino, illustrata da Roberto d’Azeglio ; Torino, stabilmento tipografico di Alessandro Fontana ; 1836-1841.