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LA
SALLE DES PRIX
À L’ÉCOLE
DES BEAUX-ARTS.

Au fond de la cour intérieure de l’école des Beaux-Arts, de cette cour au pavé de marbre, élégant souvenir d’Italie que profane notre climat, vous entrez dans une salle semi-circulaire, éclairée par le haut, disposée en amphithéâtre, et réservée pour les distributions des prix. Les parois qui s’élèvent au-dessus des gradins présentent une surface de quinze à vingt pieds de hauteur sur un développement d’environ quatre-vingts pieds. Cette muraille ne pouvait rester nue ; elle appelait la peinture, et offrait à un pinceau laborieux et hardi le champ d’une vaste composition.

M. Paul Delaroche s’est chargé de cette œuvre difficile. Il est du petit nombre de nos artistes contemporains dont les succès ne font pas sommeiller le talent, et qui s’imposent quelquefois la tâche de faire mieux et autrement qu’ils n’ont fait. Quand on possède, comme lui, le secret des faveurs du public, quand on a la certitude, en s’imitant soi-même, de recueillir de faciles et lucratifs applaudissemens, il est bien rare qu’on se lance volontiers dans des voies nouvelles ;