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POÉSIES.


Je connais trop bien cette main
Pleine de grace et de caprice,
Qui d’un brin de fil souple et fin
A noué ton frêle calice.

Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N’en auraient pu trouver la sœur
Qu’en prenant Vénus pour modèle.

Elle est blanche, elle est douce et belle,
Franche, dit-on, et plus encor ;
À qui saurait s’emparer d’elle
Elle peut ouvrir un trésor.

Mais elle est sage, elle est sévère ;
Quelque mal pourrait m’arriver ;
Fleurette, craignons sa colère,
Ne dis rien, laisse-moi rêver.


CHANSON.

À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Vous étiez, vous étiez bien aise
À Saint-Blaise.
À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Nous étions bien là.
Mais de vous en souvenir
Prendrez-vous la peine ?
Mais de vous en souvenir
Et d’y revenir —
À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Dans les prés fleuris cueillir la verveine,
À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Vivre et mourir là.