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HISTOIRE DIPLOMATIQUE DE LA QUESTION D’ORIENT.

quo proposé par M. de Nesselrode dans sa dépêche du 15 juin 1839 au traité du 15 juillet 1840, il y a toute l’épaisseur du monde. Mais


    vée à sa famille, Méhémet-Ali abandonne la Syrie à sa mort. » (Paroles de M. de Nesselrode rapportées par lord Clanricarde, dans une dépêche du 15 juillet.)
    « Il y a un cas dans lequel le prince de Metternich juge le plan de la Russie (le statu quo) plus praticable que celui de l’Angleterre et de la Prusse ; c’est celui où les hostilités seraient déjà commencées, éventualité en vue de laquelle la Russie propose de les renfermer dans les limites de la Syrie. » (Dépêche de lord Beauvale, 30 juin.)
    « Quant au plan de pacification, le prince Metternich adopte pleinement les idées de votre seigneurie. Mais la Porte ayant indiqué elle-même les conditions auxquelles l’Égypte doit être conférée à la famille de Méhémet-Ali, le prince considère ces conditions, qui sont la restitution de la Syrie et de Candie, ainsi que le désarmement, comme un sine quâ non. » (Dépêche de lord Beauvale, 11 juillet.)
    « Le comte Fiquelemont considère la restitution d’Adana et des défilés du Taurus à la Porte, comme une concession d’une grande importance. Il considère aussi la division de la Syrie en pachalik, que l’on conférerait, à la mort de Méhémet-Ali, à ses plus jeunes enfans, comme assurant la réversion de cette province au sultan. Mais il pense que Candie doit être restituée immédiatement, et croit que l’on mènera la France à étendre ses propositions jusque-là. » (Dépêche de lord Beauvale, 3 octobre 1839.)
    « Ce pas de plus, qui consiste, de la part de l’Autriche et de la Prusse, à dire à lord Palmerston qu’il faut se résigner à laisser la Syrie viagèrement au pacha. » (Dépêche de M. Guizot, 24 juin 1840.)
    Syrie à sa mort. Nous ne nous opposons pas à cet arrangement. Votre gouvernement dit que la Syrie devrait être restituée immédiatement au sultan. Nous pensons aussi que cela serait mieux. Mais avez-vous quelque raison de supposer que Méhémet-Ali accepte cette proposition ? » (Paroles de M. de Nesselrode rapportées par lord Clanricarde, dépêche du 15 juillet.)
    « Ce que lord Palmerston désire est fait. J’ai enjoint à notre chargé d’affaires à Vienne de déclarer au gouvernement autrichien que nous préférions votre plan à celui du prince Metternich, et que l’empereur appuierait cette proposition qui est plus avantageuse à la Porte. » (Lord Clanricarde rapportant les paroles de M. de Nesselrode, dépêche du 18 juillet.)
    « Les termes de l’arrangement final à imposer aux deux parties dépendront virtuellement du cabinet anglais. » (M. de Nesselrode, cité par lord Clanricarde, 17 juillet.)
    « La Russie ne refuserait pas son assentiment à un arrangement qui conférerait le pachalik de Syrie à Ibrahim-Pacha, sa vie durant, si la Porte y consentait. » (Même dépêche, même date.)
    « Nous n’hésiterons pas à adhérer à l’une ou à l’autre de ces combinaisons (Syrie viagère ou restitution immédiate de la Syrie), pourvu qu’elle ait été librement adoptée par la Porte elle-même. » (Dépêche de M. de Nesselrode, 27 juillet.)
    « Nous ne pouvons et nous ne devons pas nous ériger en arbitres de ce qui concerne de si près l’intérêt vital de la Porte elle-même, c’est elle seule qui doit en être juge. » (Instructions données à M. de Bouteneff, 16 août, mission de M. de Brunnow, 17 septembre.)
    (Traité du 15 juillet 1840. — L’Égypte héréditaire concédée à Méhémet-Ali, le pachalik et la place d’Acre viagèrement.)