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GUERRE ET NÉGOCIATIONS DE HOLLANDE.

4o Un million de livres sterling pour les frais de la guerre, dont 400,000 payables au mois d’octobre et le reste par annuités de 100,000 liv. sterl. ;

5o Une redevance annuelle de 10,000 liv. sterl. pour la pêche du hareng sur les côtes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande ;

6o La souveraineté de ce qui resterait des Provinces-Unies, après la part qui en serait détachée pour les deux rois et leurs alliés, en faveur du prince d’Orange, ou tout au moins la perpétuité du stathoudérat dans sa famille ;

7o Un traité de commerce qui réglerait avantageusement les rapports des négocians anglais dans les Indes ;

8o Enfin la remise de l’Écluse des îles de Walcheren, de Cadsant, de Gorée, de Woorne, pour servir de garantie à l’exécution des conditions précédentes[1].

Louis XIV s’applaudit beaucoup d’avoir lié étroitement le roi d’Angleterre, et de s’être assuré qu’il ne négocierait pas séparément. Il exprima sa satisfaction par de riches présens diplomatiques aux signataires du traité[2], et il écrivit à Charles II : « La justice et la fermeté réciproques avec lesquelles nous avons formé notre alliance ont servi d’un solide fondement à la guerre que nous nous sommes obligés d’entreprendre. La fidélité avec laquelle nous la maintenons contribuera principalement à continuer les heureux succès de cette même guerre, ou à la terminer par une paix honorable. Les ambassadeurs extraordinaires de votre majesté, qui nous ont été également recommandables par leur rang, leur mérite et la juste confiance que votre majesté a en eux, lui témoigneront qu’ils ont trouvé en nous les mêmes sentimens qu’ils étaient chargés de nous faire connaître de sa part ; qu’ils nous ont vu au milieu des progrès si grands et si heureux dont il a plu à Dieu de bénir nos armes, toujours prêt à en arrêter le cours, lorsque nous le pourrons faire à des conditions sûres, équitables et glorieuses, et toujours dans la constante résolution de n’admettre aucune pro-

  1. Basnage, Annales, etc., t. II, p. 257. — Cerisier, Histoire générale, etc., t. II, p. 309-318.
  2. « Il donna au duc de Buckingham une boîte à portrait enrichie de diamans d’une valeur de 28,000 liv. tournois ; au comte d’Arlington, une boîte semblable de 12,900 liv., avec une bague d’un diamant de 36,000 liv. ; au duc de Montmouth, une bague d’un diamant de 17,500 liv. ; à lord Halifax, une boîte à portrait enrichie de diamans de 10,540 liv. » (Registre des présens diplomatiques, au dépôt des affaires étrangères.)