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REVUE DES DEUX MONDES.

1o Tout le pays de la généralité qui lui était offert, c’est-à-dire, toutes les possessions des Hollandais dans la Flandre et dans le Brabant, sauf l’Écluse et l’île de Cadsant ;

2o La cession de Nimègue et de ses dépendances ; des forts de Knotzembourg, de Schenk ; de toute la partie de la Gueldre située sur la rive gauche du Rhin ; de l’île de Bommel, formée par la Meuse et le Vhaal ; de celle de Woorne, des châteaux ou forts de Saint-André, de Crèvecœur et de Lowestein, ce qui portait la frontière de France jusqu’à la ligne du Rhin et du Vhaal ;

3o La ville de Delfzil avec vingt paroisses, la ville de Grave, la ville et le comté de Meurs, avec charge de la part des États d’indemniser le prince d’Orange, qui en était le souverain ;

4o La renonciation à tenir garnison dans toutes les places de l’empire occupées par ses troupes, et l’abandon de leurs prétentions en sa faveur.

Il offrait comme alternative territoriale de garder toutes les conquêtes qu’il avait faites, à condition que, pour le dédommager de celles qu’il pourrait faire encore, et lier à la frontière de France la province d’Utrecht, celle de Gueldre et le comté de Zutphen, les États-Généraux lui céderaient de plus les villes de Maëstricht et de Wick, de Dhalem, de Fauquemont, de Rolduc dans le pays d’outre-Meuse, la ville et la mairie de Bois-le-Duc, et le fort de Crèvecœur ;

5o La liberté pour tous les Français de voyager dans les Provinces-Unies sans être visités ni soumis à des droits de passage ;

6o La suppression de tous les édits sur le commerce portés depuis 1662 ;

7o L’exercice public du culte catholique dans les sept provinces, un traitement convenable fait par chaque état aux curés ou aux prêtres qui desserviraient les églises, et le rétablissement des anciennes commanderies de Malte ;

8o Vingt-quatre millions de livres pour les frais de la guerre ;

9o Enfin l’envoi d’une ambassade solennelle qui lui présenterait tous les ans une médaille d’or par laquelle la république, en signe d’humilité et de reconnaissance, déclarerait tenir de lui la conservation de la liberté que les rois ses prédécesseurs l’avaient aidée à acquérir[1].

  1. Dépêche de Louis XIV à M. Colbert de Croissy, du camp de Zeist, le 1er juillet 1672. (Correspondance d’Angleterre, vol. CIII.) — Cette lettre contient le récit de la négociation et les conditions exigées des Hollandais. — Voir aussi Basnage, Annales, t. II, p. 246 à 248.