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LE
DOCTEUR HERBEAU.[1]

IX.

La nouvelle de l’abdication du docteur Herbeau en faveur de son fils s’était, en moins d’un jour, répandue dans Saint-Léonard. On en parlait diversement. Les uns approuvaient le docteur ; les autres le blâmaient hautement. On cherchait les motifs de cette détermination soudaine. On savait déjà que le château de Riquemont venait d’échoir au docteur Savenay. La ville entière était aux abois. On se préoccupait surtout du prochain retour du jeune Célestin. On se demandait si la gloire et la puissance de la maison Herbeau refleuriraient dans ce jeune homme, si le vieux docteur, ainsi que l’avait dit Adélaïde, renaîtrait comme le phénix de ses cendres. Les avis étaient partagés. La politique, qui s’envenimait fort à cette époque, mêlait son fiel et son venin à toutes les discussions qui s’entamaient à ce sujet. Le parti libéral tenait pour le docteur Savenay, qui ne se doutait pas d’un si grand honneur ; le parti monarchique, pour le docteur

  1. Dernière partie. — Voyez les livraisons du 15 octobre et du 1er novembre.