Page:Revue des Deux Mondes - 1841 - tome 28.djvu/455

Cette page a été validée par deux contributeurs.
451
LA HOLLANDE.

En Amérique, elle a le gouvernement de Surinam, les îles de Curaçao et de Saint-Eustache, de Saba et une partie de l’île Saint-Martin. Dans cette contrée, ses possessions ont eu une étendue de 510 milles et une population de 85,000 ames, dont 5,800 blancs, 3,000 indigènes libres, et 38,290 nègres esclaves.

Son véritable empire est dans l’Océanie. Elle a là d’importantes possessions dans l’île de Sumatra, des garnisons dans le pays des Lampongs, l’ancien empire de Monang-Kabou, le royaume de Palembang.

Les chefs des différentes îles composant l’archipel de Sumbawe-Timon sont presque tous ses tributaires.

L’archipel des Célèbes, qui renferme plus de 3,000,000 d’habitans, est en grande partie soumis aux Hollandais.

L’archipel des Moluques est tout entier sous leur domination ; plusieurs petits états de l’île de Bornéo dépendent aussi de la Hollande, et enfin elle occupe l’île de Java, qui a 2,350 milles carrés d’étendue et près de 5 millions d’habitans.

De Surinam elle tire le cacao, des Moluques la muscade et le girofle, de ses autres possessions le poivre et différentes épices. À Bama elle a de riches mines d’étain, à Bornéo des mines d’or.

Java lui donne du coton, de la soie, du riz, de la cochenille, du tabac et plusieurs autres denrées.

En 1839, cette île merveilleuse a produit 50 millions de kil. de café, plus de 40 millions de kil. de sucre et 680,000 d’indigo.

Le monopole du commerce a été, comme nous l’avons dit, aboli dans cette île. Tous les bâtimens étrangers peuvent y porter des marchandises et y acheter des denrées ; mais ils sont frappés à leur entrée et à leur sortie d’un droit assez considérable. Ils doivent payer 16 pour 100 de la valeur des marchandises dont ils sont chargés. Pour chaque quintal de café qu’ils emportent, ils paient 10 francs ; pour chaque quintal de sucre, 2 francs. Les bâtimens hollandais ne sont soumis qu’à la moitié de cet impôt. Par suite de cette différence de tarif, par l’influence que les autorités hollandaises exercent naturellement sur le pays, presque toutes les productions de Java sont livrées à la Handels Maatschappii, et le commerce, proclamé libre par la loi, est de fait à peu près entièrement livré à la Hollande.

C’est par ce commerce qu’elle se relèvera peu à peu de la dangereuse situation dans laquelle elle est tombée, et assurera son avenir. Pour en venir là, il lui faut encore de longs jours d’efforts, de travail, d’économie, il lui faut surtout plusieurs années de paix. Une