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LA
RUSSIE MÉRIDIONALE
ET
LA RUSSIE DU NORD.

I. – REISSEN IN SUDRUSSLAND.
II. – DIE DEUTSCH-RUSSISCHEN OSTSEEPROVINZEN,
VON J. G. KOHL
[1]

Nous connaissons généralement fort peu en France les contrées situées à quelque distance de nos frontières, et la Russie peut-être moins encore que toute autre. Dieu sait pourtant qu’il y a toute sorte de bonnes raisons pour que nous ayons au moins le désir de l’étudier. Elle s’étend assez loin, elle pèse assez lourdement dans la balance de l’Europe, elle a eu une assez grande part dans toutes les hautes questions politiques qui depuis quarante ans agitent le monde. Mais on dirait que ce pays est enclavé dans une muraille de Chine ; on n’y va pas, ou, si l’on y va, on n’en rapporte rien. L’étendue et la diversité d’aspects de la Russie sont du reste un immense obstacle pour l’explorateur. Pour pouvoir étudier cet empire dans les diverses principautés dont il se compose, il faudrait savoir au moins quelque vingtaine de langues, connaître l’histoire et les traditions d’autant de races distinctes l’une de l’autre, saisir les types de physionomie, les points de vue les plus opposés ; ici la face anguleuse des Lapons, là celle du Kalmuck, plus loin le beau profil géorgien ;

  1. Chez Arnold, Dresde et Leipzig, 1841.