Page:Revue des Deux Mondes - 1841 - tome 27.djvu/660

Cette page a été validée par deux contributeurs.
656
REVUE DES DEUX MONDES.

du 13 novembre 1834, trace de nouvelles règles de discipline pour les universités, décerne des peines sévères contre les associations d’étudians et ceux qui en feraient partie, et enlève aux autorités académiques leur ancienne juridiction en matière de police. Celle du 15 janvier 1835 défend aux ouvriers allemands de voyager dans les pays où sont tolérées les réunions et associations de nature à troubler la tranquillité de ces pays ou celle de quelque autre état de l’Europe. Une décision du 18 avril 1836 porte que les comptes-rendus des débats des chambres ne pourront être publiés que sur la rédaction des feuilles officielles et d’après les documens et actes destinés à la publicité. Enfin, le 18 août de la même année, il est décrété que toutes les tentatives contre l’existence, l’intégrité ou la sûreté de la confédération, seront poursuivies et punies dans chacun des états confédérés comme si elles étaient dirigées contre lui-même. Les divers états s’engagent à se livrer réciproquement les criminels politiques qui ne seraient pas leurs sujets. L’esprit et le but de toutes ces dispositions sont assez évidens pour nous dispenser de tout commentaire ; nous croyons d’ailleurs en avoir assez dit pour qu’on puisse se rendre compte de la constitution actuelle de la confédération germanique, de ses rapports avec les constitutions particulières des divers états, et de la manière dont le problème de l’unité de l’Allemagne a été résolu aux dépens de sa liberté. Cette unité, fort contestable sans doute, si l’on ne regarde que les peuples, n’en est pas moins très réelle quant aux gouvernemens ; mais il est difficile de la croire durable, parce qu’elle n’est qu’un produit artificiel, qu’elle ne se maintient que par une compression plus ou moins violente d’une partie des forces vives de la nation, et qu’elle repose uniquement sur une alliance entre des intérêts que des circonstances accidentelles ont mis d’accord, comme d’autres circonstances peuvent les mettre en hostilité.


E. de Cazalès.
(La suite à un prochain numéro.)