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appelés chevaux kurdes. Ce sont les anciennes races mède et assyrienne. Leur tête est osseuse, l’encolure courte, les jambes nerveuses et pelues. Adroits sur les rochers et infatigables à la course, ces chevaux, comme le bétail de la Galatie, reçoivent une quantité notable de sel mêlée à leur nourriture journalière il y a même des propriétaires qui laissent, près du lieu où le cheval est attaché, de grands blocs de sel fossile, que le cheval lèche en mangeant son orge.

L’usage de l’avoine étant presque inconnu en Asie mineure, l’orge fait la base de la nourriture des chevaux. Cet aliment, plus azoté que l’avoine, et susceptible d’une fermentation plus lente, donne un peu moins d’ardeur aux chevaux, mais offre une nourriture plus soutenue. Les chevaux nourris à l’orge sont sujets à prendre du ventre et de l’embonpoint, défaut assez commun aux chevaux de ces contrées.

Les produits de l’agriculture étaient abondans et magnifiques ; la plupart des fruits, et même l’olivier, qui ne croît plus dans cette province, y étaient cultivés dans l’antiquité : il est vrai que plusieurs districts étaient privés, comme ils le sont encore, d’un élément bien utile. Le bois ne croît pas dans la partie méridionale de la province ; aussi les anciens avaient-ils donné à cette contrée le nom de Axylon (sans bois). Pendant les froids, qui sont assez rigoureux, les habitans se chauffent avec les résidus des bestiaux.

Pour achever l’esquisse que nous venons de tracer, il nous reste à dire quelques mots de l’état moderne de la Galatie, de son commerce et de son gouvernement.

Nous avons vu que, dans l’antiquité, les frontières de la Galatie ont varié avec la puissance des tribus gauloises, et selon le caprice des empereurs romains, qui ajoutaient ou retranchaient des provinces en proportion de l’amitié qu’ils portaient aux tétrarques, aux princes ou aux proconsuls. Sous les empereurs byzantins, les limites de la Galatie furent portées, vers le nord, jusqu’aux bords de la mer Noire, et cette partie du royaume de Pont, qui en avait été distraite, fut appelée le Pont Galatique. Honorius reprit cette province et en fit un gouvernement à part, sous le nom d’Honoriade. Lorsque l’empire d’Orient fut divisé en départemens militaires appelés thêmes, la Galatie vit encore varier ses frontières, mais tous ces changemens n’entamèrent jamais la province centrale où s’étaient primitivement établis les Gaulois. Dans l’état actuel, la Galatie occupe les gouvernemens