Page:Revue des Deux Mondes - 1841 - tome 26.djvu/798

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LA MARSEILLAISE
DE LA PAIX.

Le poète allemand Becker vient de publier et de dédier à M. de Lamartine un recueil de poésies où il a inséré le chant national qui a eu cet hiver un si grand retentissement sur les bords du Rhin, et qu’on a appelé la Marseillaise de l’Allemagne : « Non, les Français ne l’auront pas, le libre Rhin allemand ! » M. de Lamartine vient d’y répondre par les vers suivans qu’il intitule la Marseillaise de la Paix. Nous donnons ici les deux pièces, afin que nos lecteurs puissent apprécier les deux points de vue, et faire la part des circonstances dont chaque poète s’est inspiré. M. de Lamartine est une de ces voix pour lesquelles, amis politiques ou dissidens, il n’y a qu’admirateurs.


LE RHIN ALLEMAND.

« Ils ne l’auront pas, le libre Rhin allemand, quoiqu’ils le demandent dans leurs cris comme des corbeaux avides.

« Aussi long-temps qu’il roulera paisible, portant sa robe verte, aussi longtemps qu’une rame frappera ses flots,

« Ils ne l’auront pas, le libre Rhin allemand, aussi long-temps que les cœurs s’abreuveront de son vin de feu ;