Page:Revue des Deux Mondes - 1841 - tome 26.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.



CAPODISTRIAS.

I. — CORRESPONDANCE POLITIQUE ET PRIVÉE DU COMTE CAPODISTRIAS.
II. — MÉMOIRES SUR LE COMTE CAPODISTRIAS.

Il y a, dans l’histoire des cinquante années qui viennent de s’écouler une vie singulièrement intéressante par le bruit qu’elle a fait et les grands débats auxquels elle s’est trouvée mêlée, mais surtout par l’espèce d’obscurité qui l’environne encore, par le demi-jour diplomatique dont tous les actes qui la composent ont reçu le reflet équivoque, et par la divergence des opinions qu’elle a fait naître. On retrouve ce nom et cette énigme dans tous les évènemens importans qui ont remué l’Europe depuis 1815, mais presque toujours, comme le dit Saint-Simon, « dans les sapes et les souterrains. » On ne sait jamais ni ce que M. Capodistrias prépare, ce qu’il désire, ni ce qu’il craint. Ami intime de l’empereur Alexandre, très bien accueilli des libéraux, et enfin presque roi de la Grèce, M. Capodistrias, en éveillant les sympathies passagères de tous les partis, n’a pas échappé à leurs méfiances. C’est, à côté de M. de Talleyrand, le nom le plus essentiellement diplomatique des temps modernes.

Nous ne prétendons pas soulever tous les voiles, dissiper tous les doutes de cette énigme compliquée ; nous suivrons pas à pas cette vie singulière, et, nous abstenant également du panégyrique et de la satire, nous contribuerons peut-être à faciliter le travail des esprits curieux qui essaieront un jour de l’expliquer.

Les documens les plus complets que l’on ait encore publiés sur la carrière