Page:Revue des Deux Mondes - 1841 - tome 26.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.
227
DE LA PUISSANCE ANGLAISE DANS L’INDE ET EN CHINE.

l’empire, par les liens étroits de l’alliance subsidiaire ; ils fournissent des contributions régulières soit en troupes, soit en argent, pour les dépenses générales de cet empire, et doivent se conformer aux instructions qu’ils reçoivent du gouvernement suprême, dans toute affaire relative au bien de l’état, que le cas ait été prévu par la lettre des traités ou non. Des devoirs inséparables de l’exercice du pouvoir suzerain dans l’Inde prescrivent d’appuyer par la force l’exécution des mesures d’utilité générale, et entraînent la coopération de tous les états de l’Inde, qui, sous le rapport de leurs intérêts particuliers et de leurs rivalités, ont constamment besoin de la faveur et de la protection du gouvernement anglais. Nul doute que l’influence de ce gouvernement n’ait amélioré à un degré très remarquable la situation générale, politique et commerciale de l’Inde. Ainsi les Anglais, du moment que leur suprématie a été reconnue, sont intervenus constamment pour le maintien de la paix entre les princes indigènes ; ils ont mis un terme aux pillages et aux dévastations des Pindaries ; ils ont poursuivi sans relâche et achèveront d’exterminer (l’humanité l’espère au moins) les abominables associations des Thags ; ils ont vigoureusement et noblement usé de leur influence pour abolir le satti et l’infanticide. Ils ont apaisé bien des révoltes intérieures soulevées dans les états natifs par la turbulence des chefs puissans ; ils ont, par de vives remontrances, réprimé d’innombrables actes d’oppression de la part des gouvernemens indigènes, ces gouvernemens sachant bien que leur désobéissance aux instructions émanées du pouvoir suprême les priverait de ce redoutable, mais indispensable appui, et que la désorganisation et la destruction de leur propre puissance en seraient la suite inévitable. Les efforts du gouvernement anglais ont été parfois utilement dirigés vers la réduction des taxes exorbitantes et l’amélioration de certaines routes qui présentaient de grands obstacles au commerce. Cependant les mesures prises sous ce rapport n’ont été jusqu’à présent, de l’aveu même des principaux agens du gouvernement, ni très judicieuses ni très suivies, et, jusqu’à une époque très récente, le commerce dans l’Inde anglaise a été entravé, dans les territoires mêmes de la Compagnie, par l’existence d’un système de douanes pire que celui d’aucun état indigène, le Pandjâb excepté. Les droits de transit perçus autrefois dans les territoires de la compagnie ont été abolis pour les présidences de Calcutta et de Bombay ; ils ne tarderont pas à être supprimés également dans toute l’étendue de la présidence de Madras.

Lord Wellesley avait négocié des traités de commerce, sur le prin-