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professe hautement le plus souverain mépris pour le gouvernement anglais, pour la nation anglaise et pour notre auguste reine ?

Au reste, il faut voir, si nous ne nous trompons, la question de plus haut. L’Europe actuelle ne pouvait conserver plus long-temps avec la Chine des rapports que le commerce n’avait maintenus qu’à l’aide d’un système d’humiliante résignation à des formes insultante d’expédiens temporaires et de la contrebande. Les Anglais, ayant la part la plus considérable de beaucoup dans le commerce de la Chine, devaient être les premiers à secouer le joug de ces honteuses habitudes et à chercher à établir leurs relations politiques et commerciales avec la Chine sur des bases durables. Ils se sont trouvés, par la force des choses, à la tête de la colonne, et c’est par eux qu’a commencé le grand mouvement qui s’opère, et auquel toutes les puissances maritimes sont appelées à contribuer. Le premier contact réel entre la Chine et l’Europe vient d’avoir lieu. C’est le commencement inévitable d’une ère nouvelle pour la politique et le commerce dans l’extrême Orient. L’Angleterre a de grands intérêts dans l’Inde et en Chine. Elle a senti la nécessité de les protéger ; elle le fait, si nous en jugeons par l’ensemble de ses mesures, avec énergie, avec intelligence. Que les autres nations qui peuvent et qui veulent participer à l’extension du commerce dans ces mers lointaines, au lieu de déclamer contre l’Angleterre, imitent son exemple. La cause de l’humanité et de la civilisation ne peut, selon nous, qu’y gagner.



Au moment où nous terminions ces pages, la malle de l’Inde, arrivée à Marseille le 4 du courant, apportait la nouvelle d’une convention conclue avec la Chine et les détails des hostilités qui avaient précédé cette convention. Les détails donnés par le Bombay overland Courier, reçu à Paris le 8 avril, justifient pleinement nos prévisions. Les derniers avis apportés à Calcutta par le steamer Entreprise, le 14 février, sont du 24 janvier. Les lenteurs étudiées et (selon les journaux de Canton) le manque de franchise (insincerity) du commissaire impérial avaient déterminé le plénipotentiaire Elliot à donner l’ordre d’attaquer les ouvrages extérieurs des forts du Bogue, le 7 janvier au matin. Environ sept cents cypahis, deux cents soldats européens et quatre cents matelots et soldats de marine, sous le commandement du major Pratt, du 26me régiment, furent débarqués par les steamers Entreprise, Némésis et Madagascar au pied du fort de Tchuempê. En même temps, les vaisseaux de guerre Calliope, Larne et Hyacinth s’embossèrent en face de la batterie basse du fort, contre laquelle ils ouvrirent leur feu, pendant que les steamers Némésis et Queen lançaient des obus dans le fort supérieur, ou tour de garde,