conclusions. À Londres même, on compte sur la reprise prochaine du commerce direct avec la Chine. On a en Angleterre un approvisionnement de thé suffisant à la consommation de dix-huit mois. Avant l’expiration de ce délai, on s’attend à recevoir directement du thé de Chine à des conditions avantageuses. Il faut donc croire en somme que les résultats obtenus par les agens du gouvernement anglais en Chine sont satisfaisans.
Les journaux de l’Inde ont publié, d’après des lettres et des journaux de Canton, divers édits ou actes émanés du gouvernement impérial et dont le ton et même le sens politique semblent contredire jusqu’à un certain point les déclarations toutes pacifiques du haut commissaire Ké-shen. Les Chinois veulent probablement gagner du temps ; et les Anglais, de leur côté, évitent de recourir à des mesures extrêmes qui compromettraient de plus en plus les intérêts de leur commerce, et dont l’exécution serait peut-être entravée par la saison. Nous ne sommes pas encore, nous le répétons, suffisamment informé ; mais deux points importans sont bien établis, l’ouverture des conférences pacifiques à Canton avec le haut commissaire impérial Ké-shen sur un pied d’égalité, et la désapprobation officielle donnée par le gouvernement chinois à la conduite de Linn.
Il est peut-être à propos que nous disions ici ce que nous pensons du degré de confiance qu’il faut ajouter aux journaux de l’Inde, quant au jugement qu’ils portent sur les mesures ou les actes du gouvernement suprême, comme aussi du degré d’exactitude avec lequel la presse française reproduit, analyse ou commente les journaux anglais en ce qui concerne la Chine. La presse est libre dans l’Inde, et les journaux de l’opposition n’y sont ni moins nombreux (proportion gardée) ni plus modérés qu’ils ne le sont chez nous. À Bombay en particulier, la presse est mal disposée à l’égard du gouvernement de Calcutta, et cela par diverses causes tant politiques que commerciales, qui peuvent se résumer dans un désir toujours croissant à Bombay de s’affranchir de la tutelle impérieuse de Calcutta, qui nuit, à en croire les journaux de Bombay, au développement légitime des ressources et de l’influence de cette dernière présidence. Les mécontens ont trouvé des sujets spéciaux de plainte dans les vexations et délais de toute espèce dont, à ce qu’ils assurent, le gouvernement suprême s’est rendu coupable au sujet de l’établissement de la banque de Bombay ; dans l’interdiction dont est frappé le gouvernement de Bombay quant à la publication des rapports officiels sur les opérations militaires à l’ouest de l’Indus, rapports qui doivent, avant tout, être envoyés au gouvernement suprême, etc. Il résulte de cet état