de grains, du thé, du coton pour la consommation locale. Les habitans sont adonnés à l’usage de l’opium ; ils font un commerce assez actif avec le continent chinois, principalement avec le port de Ningpo, d’où ils reçoivent, en échange de leur sam-chou, des étoffes de soie, de la poterie, etc. Pendant que les troupes anglaises débarquaient à Chusan, une frégate était envoyée à Amoy (lieu où les Anglais ont eu une factorerie qui ne fut abandonnée qu’à la fin du XVIIe siècle), dans le but d’ouvrir par cette voie des communications avec Péking. Mais l’insolence et les provocations des Chinois, qui tirèrent sur un officier envoyé en parlementaire, amenèrent une collision dont le résultat fut la destruction du fort d’Amoy par quelques bordées de la frégate. L’amiral Elliot, arrivé le 6 à Chusan, en était bientôt reparti pour tenter de faire parvenir de Ningpo (ville considérable située dans l’ouest et à environ neuf lieues marines de Chusan) l’ultimatum de son gouvernement à l’empereur de la Chine, et établir avant tout le blocus des ports d’Amoy, Ningpo et Ting-haé. L’amiral devait ensuite se rendre dans le golfe de Pé-Tchî-Li, se rapprocher autant que possible de Péking, et ouvrir de gré ou de force des communications directes avec le gouvernement impérial.
Nous avons toujours pensé que des démonstrations vigoureuses, comme celles qui se résumaient, aux premiers jours de juillet, dans l’occupation de l’île de Chusan, la destruction du fort d’Amoy par la frégate la Blonde, et le blocus des principaux ports chinois, suffiraient pour déterminer la cour céleste à négocier avec les représentans de la reine d’Angleterre sur des bases favorables aux intérêts britanniques et aux intérêts du commerce et de la civilisation en général. La marche des évènemens a justifié complètement ces prévisions.
Les premières nouvelles de l’ouverture des négociations entre l’amiral Elliot et la cour de Péking avaient été apportées à Calcutta, le 16 novembre, par le navire de guerre le Croiseur (Cruizer, corvette de 16 canons). Le gouvernement n’avait pas jugé à propos de publier le résultat des opérations de l’amiral, mais on savait positivement qu’accompagné du capitaine Elliot, surintendant du commerce anglais en Chine et chargé de conduire les négociations, il s’était présenté avec son escadre à l’entrée du Pey-ho[1], dont un steamer et plusieurs embarcations armées avaient franchi la barre par ses ordres, se rapprochant ainsi de Péking[2] ; que ces deux offi-