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DE
LA PUISSANCE ANGLAISE
EN CHINE ET DANS L’INDE EN 1840.

I. EXPÉDITION DE CHINE.

En Asie comme en Europe, de grandes questions ont été décidées ; de plus grandes sont en suspens. La France a permis que le sort de l’Égypte et de la Syrie fût réglé provisoirement sans son intervention. La Russie, après avoir fait un pas vers l’Asie centrale, a rétrogradé devant l’action mystérieuse de l’Angleterre bien plus qu’elle n’a cédé à la rigueur inaccoutumée du climat, et semble abandonner au commerce et à la politique de son habile rivale l’influence qu’elle se croyait naguère appelée à exercer sur les destinées de l’Afghanistan, de la Tartarie, de la Chine peut-être[1]. Il y a

  1. Les journaux anglais ont annoncé que le capitaine Shakespear, qui avait été envoyé à Khiva après le capitaine Abbott, et de là à Saint-Pétersbourg, à l’effet de réconciler la Russie avec le khan de Khiva, avait été présenté à l’impératrice le 29 novembre dernier. Le bruit a couru à Bombay que la mission de ces deux officiers (les capitaines Abbott et Shakespear) se rattachait à une convention secrète en vertu de laquelle la Russie, moyennant une somme stipulée, avait renoncé à sa nouvelle expédition contre Khiva, et laissait le champ libre à l’Angleterre dans