L’une des provinces les plus intéressantes, les plus variées du royaume actuel de Hollande est celle qui porte le nom de Noord-Holland (Hollande septentrionale). C’est là que l’on trouve les sites les plus frais, les contrastes les plus saillans. Ici une longue plaine parsemée de splendides jardins, couverte de fruits et de moissons, et un peu plus loin le sable aride des dunes ; ici les larges et belles rue de Harlem avec son hôtel-de-ville, témoin de grands évènemens, son carillon joyeux, qui de loin égaie et édifie en même temps le voyageur, et à deux lieues de là le pauvre hameau de Zandvoort, avec ses frêles cabanes en planches qui me rappelaient celles de Norvége ou celles d’Islande, et ces longues grèves nues où l’on n’entend que le mugissement des vagues et les soupirs de la brise ; ici le luxe des grands seigneurs de la banque, dont la signature s’escompte dans le monde entier ; là l’indigence du batelier, qui s’en va à travers les vagues et l’orage poursuivre une proie incertaine, et se jette jusqu’à la ceinture dans l’eau salée pour rapporter dans sa demeure le panier de poisson qu’il a péniblement pêché. Dans cette province, le peuple est remarquable par sa force et son air d’indépendance ; il a cette