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UN HIVER
AU
MIDI DE L’EUROPE.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

Nous partîmes pour Valldemosa, vers la mi-décembre, par une matinée sereine, et nous allâmes prendre possession de notre chartreuse au milieu d’un de ces beaux rayons de soleil d’automne qui allaient devenir de plus en plus rares pour nous. Après avoir traversé les plaines fertiles d’Establiments, nous atteignîmes ces vagues terrains, tantôt boisés, tantôt secs et pierreux, tantôt humides et frais, et partout cahotés de mouvemens abrupts, qui ne ressemblent à rien. Nulle part, si ce n’est en quelques vallées des Pyrénées, la nature ne s’était montrée à moi aussi libre dans ses allures que sur ces bruyères de Majorque, espaces assez vastes, et qui portaient, dans mon esprit, un certain démenti à cette culture si parfaite à laquelle les Majorquins se vantent d’avoir soumis tout leur

  1. Voyez les livraison des 15 janvier et 15 février.