Page:Revue des Deux Mondes - 1841 - tome 25.djvu/628

Cette page a été validée par deux contributeurs.
620
REVUE DES DEUX MONDES.

liberté ; » que Lavie avait été livré aux tribunaux et convaincu légalement, » il est bien entendu qu’on s’est servi des expressions du gouvernement argentin, tandis que notre agent soutenait au contraire qu’il n’y avait eu ni tribunaux ni jugement légal. L’alinéa qui suit les passages relatifs à Bacle et à Lavie ne permet d’ailleurs pas le moindre doute sur ce point. Enfin, page 314, au lieu de : « à bord d’un navire de commerce, » il faut lire : « à bord d’un navire anglais. »


— Sous le titre modeste de Documens biographiques sur M. Daunou[1], M. Taillandier, conseiller à la Cour de cassation, vient de publier un très intéressant volume, par lequel il a voulu payer sa dette à la mémoire du vénérable ami qui l’avait nommé son exécuteur testamentaire. Des voix éloquentes sont appelées à célébrer M. Daunou sous les divers aspects de sa carrière politique ou académique. M. Villemain s’est chargé de son éloge à la chambre des pairs ; M. Mignet pourra le caractériser plus en détail encore et buriner sa grave figure au sein de l’Académie des sciences morales et politiques. L’un et l’autre devront puiser avec profit dans les précieux documens recueillis par M. Taillandier, et leur talent d’écrivain trouvera la tâche plus facile, la matière déjà préparée. Des extraits empruntés à d’anciens discours, à d’anciens articles de M. Daunou, enrichissent et appuient le récit presque à chaque page ; des billets inédits de Mme de Staël, de M. de Talleyrand, et de divers autres personnages célèbres, y jettent du piquant. Deux chapitres d’un Essai d’histoire de la Convention nationale par M. Daunou, les seuls qu’on ait retrouvés dans ses papiers, terminent ce volume, qui fait honneur à l’investigation diligente et au judicieux esprit autant qu’à la pieuse intention du biographe. Nous devrions en parler ici plus au long, si, dans notre culte respectueux pour l’illustre défunt, nous ne nous réservions quelque jour de l’apprécier nous-même en détail, tel que nous l’avons bien connu, à titre d’écrivain particulièrement, et par les côtés approfondis du goût, du talent et de la diction littéraire.


V. de Mars.
  1. Firmin Didot, 56, rue Jacob.