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UN HIVER
AU
MIDI DE L’EUROPE.

DEUXIÈME PARTIE.[1]

Quoique Majorque ait été occupée pendant quatre cents ans par les Maures, elle a gardé peu de traces réelles de leur séjour. Il ne reste d’eux à Palma qu’une petite salle de bains. Des Romains, il ne reste rien, et des Carthaginois, quelques débris seulement vers l’ancienne capitale Alcudia, et la tradition de la naissance d’Annibal, que M. Grasset de Saint-Sauveur attribue à l’outrecuidance majorquine, quoique ce fait ne soit pas dénué de vraisemblance[2]. Mais le goût arabe s’est perpétué dans les moindres constructions, et il était nécessaire que M. Laurens redressât toutes les erreurs archéologiques de ses devanciers, pour que les voyageurs ignorans comme moi ne

  1. Voyez la livraison du 15 janvier
  2. « Les Majorquins prétendent qu’Hamilcar, passant d’Afrique en Catalogne avec sa femme, alors enceinte, s’arrêta sur une pointe de l’île où était bâti un temple dédié à Lucine, et qu’Annibal naquit en cet endroit. On trouve ce même conte dans l’Histoire de Majorque, par Damelo. » (Grasset de Saint-Sauveur.)