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HUIT MOIS AU MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE.

produit d’abord les meilleurs fruits. La distribution de ces prix s’est faite partout avec une solennité utile[1]. Grace à la pieuse munificence d’une mère admirable[2], les prix de la Faculté de Paris sont dignes de faire naître de sérieux travaux. Si, dès la première année, nous avons eu de si beaux résultats, que ne faut-il pas attendre de l’avenir ! Les jeunes gens qui remporteront les prix à la licence, seront attirés aux examens du doctorat, puisque cet examen et les inscriptions qui y donnent accès ne leur coûteront rien. Une fois docteurs, ils songeront naturellement à se présenter au concours pour les prix du doctorat. Voilà donc plusieurs années de solide travail ménagées à la jeunesse. Ajoutez que pour autoriser davantage cette utile innovation, M. le ministre de la justice et M. le ministre des finances ont établi de sages priviléges en faveur des lauréats des écoles de droit, de sorte que cette institution, qui est d’hier, semble aujourd’hui presque consacrée.

Les prix, dans les facultés des lettres et des sciences, sont des remises de frais assez considérables d’examens et d’inscriptions pour les candidats qui se distinguent dans les concours de licence et dans les épreuves du doctorat.

Je n’insisterai pas sur quelques autres mesures qui se lient à celles-là. Ainsi, puisque la licence et le doctorat ès-lettres tirent une nouvelle importance des récompenses qui y sont affectées, il fallait d’autant plus volontiers constituer convenablement ces deux épreuves et en surveiller les résultats. De là le devoir imposé à toutes les facultés des sciences et des lettres d’adresser au ministre un rapport sur les épreuves du doctorat et de la licence, et l’examen de ces rapports en conseil royal, ce qui souvent donne lieu à des observations du conseil qui, adressées aux facultés, servent à exciter leur zèle et leur juste sévérité. La même règle a été appliquée au doctorat en droit. Pour tous ces examens, l’usage de la langue latine a été aboli, même pour les exercices relatifs au droit romain. Enfin, un cours d’introduction générale à l’histoire du droit a été établi dans toutes les écoles pour les élèves de première année, à Paris, par une chaire spéciale, ailleurs, soit par des cours complémentaires faits par des agrégés, soit par un certain nombre de leçons préparatoires placées au début du cours de droit civil.

  1. Lisez dans le Journal de l’Instruction publique les rapports sur les concours des étudians dans les diverses facultés de droit.
  2. Mme de Beaumont.