Je voudrais, en me plaçant en dehors des vives préoccupations du moment, essayer de me rendre un compte sommaire des vicissitudes qu’a subies la politique des peuples modernes avant d’atteindre sa forme actuelle ; je voudrais rechercher surtout quel rôle paraît réservé à la France dans les complications qui menacent le monde, et quels principes nouveaux elle est appelée à faire prévaloir dans le droit public européen. Il est difficile de croire, en effet, qu’une révolution qui a changé la face d’un grand pays, introduit des modifications profondes dans la condition politique ou civile de presque tous les peuples, et gravement affecté l’ensemble des mœurs là même où elle n’a pas agi sur les institutions, que la révolution de 89 enfin ne soit pas destinée à jeter à son tour dans le monde quelques