Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 24.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.



DE LA RUPTURE
DIPLOMATIQUE
COMME CONSÉQUENCE
DU TRAITÉ DU 15 JUILLET.[1]

Les conséquences du traité du 15 juillet se déroulent avec une promptitude menaçante. Quels que soient les motifs qui aient dicté jusqu’ici la réserve et le silence de la France, son gouvernement ne peut plus ajourner une décision, ni garder plus long-temps le silence sur ses déterminations.

La France doit cette explication au monde comme à elle-même, à sa propre dignité comme à la justice de sa cause, à ses intérêts blessés par le traité comme à ceux des nations que ses armemens peuvent alarmer, et auxquelles elle ne doit laisser aucun doute sur la pureté de ses motifs et de ses intentions.

La France veut savoir où la conduisent ces immenses armemens. À l’étranger, les uns s’alarment du réveil de ses vieilles tendances agressives ; d’autres disent, au contraire : « Ces armemens de la France n’ont lieu que pour en imposer, pour cacher sa faiblesse ou pour compléter des mesures de défense intérieure. La France n’a

  1. Nous devons communication de ce mémoire à un personnage étranger éminent dont l’opinion mérite de fixer l’attention du gouvernement français.