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ÉTUDES SUR L’ALLEMAGNE.

entière par le développement pacifique des choses de l’intelligence, elle ne donnait plus aucun regret aux agitations fébriles de la vie politique. Il n’en était rien pourtant : le feu couvait sous la cendre, et le silence n’était ni l’oubli ni le pardon. Le teutonisme avait cessé d’exister comme parti organisé ; mais le libéralisme, bien autrement dangereux par ses affinités, ses alliances et son habileté pratique, y avait plus gagné que les gouvernemens. Obligé d’ajourner ses prétentions et ses espérances, il n’en avait abdiqué aucune, et n’attendait qu’une occasion favorable pour rentrer dans la lice. Cette occasion se présenta bientôt : la révolution de juillet donna le signal d’une nouvelle lutte européenne, et la part inattendue qu’y prit l’Allemagne n’en fut pas l’incident le moins remarquable. Nous raconterons dans un prochain article cet épisode curieux de l’histoire contemporaine ; après quoi nous essaierons d’apprécier la situation actuelle de la confédération germanique, et nous hasarderons quelques conjectures sur les destinées que l’avenir lui réserve.


E. de Cazalès.