Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 24.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
REVUE DES DEUX MONDES.

de gymnastique établies à Berlin par Jahn, on arrêta ce professeur et quelques autres patriotes de 1813, et enfin on assembla à Carlsbad un congrès de ministres allemands, afin d’aviser à des mesures générales contre les dangers dont l’Allemagne était menacée. Ces mesures, comme on va le voir, furent de la nature la plus énergique : à l’union des peuples, vainement poursuivie par les patriotes de 1813, elles opposèrent l’union des gouvernemens déléguant leurs pouvoirs à la diète. Comme elles devaient avoir pour résultat de renforcer partout l’autorité et de neutraliser à la fois l’opposition du vieux parti patriotique et celle du parti libéral qui commençait à prendre au sérieux les constitutions nouvelles, il ne fut pas difficile d’y faire adhérer tous les princes ; les dissentimens qui s’étaient montrés à une autre époque disparurent devant l’intérêt commun du principe monarchique, et l’on put s’assurer de l’unanimité pour un ensemble de résolutions que l’assemblée de Francfort fut chargée de promulguer.

III — décrets du 20 septembre 1819. — leurs résultats.
— état de l’allemagne jusqu’en 1830.

Le 20 septembre 1819, l’envoyé autrichien, président de la diète, après avoir appelé l’attention de l’assemblée sur les troubles existans dans une partie de l’Allemagne et en avoir signalé les causes principales, présenta les projets convenus d’avance à Carlsbad, lesquels furent immédiatement convertis en décrets fédéraux. Nous en résumerons en peu de mots les principales dispositions. D’abord ils établissaient une commission extraordinaire « pour faire en commun des recherches scrupuleuses et détaillées concernant l’existence, l’origine et les nombreuses ramifications des menées révolutionnaires et des tentatives démagogiques dirigées contre la constitution et le repos intérieur de la confédération en général ou de ses membres en particulier. » Elle devait se réunir à Mayence dans le délai de quinze jours. Elle était chargée de la direction générale de toutes les recherches qui avaient déjà été commencées ou qui pourraient l’être par la suite dans les divers états de l’Allemagne, et devait faire de temps en temps à la diète un rapport sur le résultat de ses travaux. Ce tribunal d’inquisition politique fut installé avec une grande solennité, et subsista jusqu’à l’année 1828, où il fut dissous sans bruit. Ses efforts n’amenèrent, du reste, aucune grande découverte, et n’aboutirent