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et en remplirait les lacunes. Le Wurtemberg ne prit point part aux délibérations et n’accéda à la confédération que le 1er septembre.

On sait assez comment fut résolue la question polonaise. L’espoir qu’avaient fait naître les bonnes intentions de l’empereur Alexandre s’évanouit, et la Pologne fut partagée de nouveau entre les trois complices du partage primitif. Le roi de Saxe garda son titre, sa capitale et à peu près la moitié de ses états. Le reste fut donné à la Prusse avec de nouveaux territoires en Westphalie et la plus grande partie des pays situés sur la rive gauche du Rhin. Ces acquisitions, jointes à celles du traité de Lunéville, dans lesquelles la Prusse rentrait de plein droit, formaient un état nouveau, une fois plus peuplé et plus riche que ne l’avait été la monarchie du grand Frédéric. L’Autriche ne reprit en Allemagne que le Tyrol et Salzbourg ; toute son ambition sembla se porter vers l’Italie, où elle se fit donner, sous le nom de royaume lombardo-vénitien, toute la partie de ce beau pays comprise entre le Tesin, le Pô, la mer Adriatique et les Alpes. Les territoires allemands disponibles qui n’avaient pas été adjugés à la Prusse servirent à indemniser la Bavière de la perte du Tyrol et de Salzbourg, et à donner à quelques autres états des limites à leur convenance. Les anciens membres de la confédération du Rhin conservèrent les avantages que leur avait faits Napoléon, à l’exception du prince primat qui avait renoncé antérieurement à son grand-duché de Francfort, du grand-duc de Wurzbourg auquel la Toscane fut restituée, et de quelques petits princes punis de la médiatisation à cause de leur fidélité à la France. Les souverains dont la dépouille avait servi à former le royaume de Westphalie, s’étaient remis en possession pendant le cours de la guerre ; quelques-uns d’entre eux reçurent un accroissement de territoire, notamment le roi de Hanovre. Les ducs d’Oldenbourg, de Mecklenbourg et de Saxe-Weimar reçurent le titre de grands-ducs. On fit aussi un grand-duché de la province de Luxembourg, laquelle, bien qu’annexée au royaume des Pays-Bas, dut faire partie de la confédération germanique. Quatre villes libres recouvrèrent leur existence politique : ce furent Francfort, destinée à être le siége de la diète, et les trois villes hanséatiques, Brême, Lubeck et Hambourg. La défaite de Napoléon à Waterloo rendit possible la mise à exécution de tous ces arrangemens, et le second traité de Paris enleva encore à la France quelques parcelles du territoire qui lui avait été laissé.

Nous avons vu au milieu de quelles circonstances fut enfanté l’acte