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POLITIQUE EXTÉRIEURE.

L’ESPAGNE.

La situation de l’Espagne est toujours critique. Nous avons la ferme confiance que la monarchie constitutionnelle finira par l’emporter, mais il n’est pas douteux que cette monarchie ne passe en ce moment par une crise redoutable : l’admirable fermeté, l’habileté politique de la reine Christine sont plus que jamais nécessaires pour la défense des droits de sa fille, menacés à la fois par les conspirations des sociétés secrètes et par les violences du despotisme militaire.

L’issue des évènemens de Barcelone est d’un bon augure. Ces évènemens, si menaçans à leur début, ont fini par tourner à la mystification de leurs auteurs. L’homme que les factieux des clubs et les séditieux de l’armée avaient choisi, d’un commun accord, pour en faire l’instrument de leurs desseins, Espartero, s’est arrêté à moitié chemin. Après avoir consenti à marcher à la tête d’une émeute factice, dans la nuit du 19 juillet, le duc de la Victoire s’est renfermé chez lui, et a refusé obstinément de pousser plus loin son triste avantage. Il a fait plus, comme on sait ; il a mis la ville de Barcelone en état de siége, et réprimé lui-même les tumultes populaires qu’il avait permis d’exciter.

Cette conduite inattendue a dérangé tous les projets des exaltés. Un