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combinaisons consacrées ; on y perdrait son temps et sa peine ; il faut chercher ailleurs.

C’est là ce qu’a su comprendre un de nos artistes, homme d’esprit, qui déjà dans quelques compositions brillantes a fait preuve de cette hardiesse, de cette confiance qui sait marcher sans lisières. M. Marochetti a conçu le projet d’un tombeau qui a pour premier mérite de ne ressembler à aucun de ceux que nous connaissons. Il s’est peut-être inspiré çà et là de certains monumens célèbres, tels que les mausolées des La Scala, à Vérone, les tombeaux des Médicis dans la sacristie de Saint-Laurent ; mais il en a fait un tout qui n’appartient qu’à lui, et dans les arts c’est là ce qu’on appelle création.

Si ce projet subit avec bonheur la plus redoutable des épreuves, l’exécution ; s’il tient, quand il sera terminé, toutes les promesses qu’il nous fait sous cette forme d’ébauche si séduisante pour l’imagination, je ne crains pas de dire que les principales parties du problème seront résolues : l’impression sera saisissante, l’effet grandiose et majestueux.

M. Marochetti est parti de cette idée, que pour un géant il faut une sépulture colossale.

Toutefois, en déposant son héros, selon la coutume du moyen-âge, sur la tombe où seront renfermées ses cendres, il ne lui donne que sa grandeur naturelle ; il le revêt de son habit de bataille ; c’est là la réalité du tombeau, c’est sa partie matérielle, c’est par là qu’il se rattache à la terre.

Mais l’artiste a senti qu’au-dessus de cette dépouille mortelle, au-dessus de cette image terrestre, il fallait quelque chose qui parlât de gloire, de génie, d’immortalité, ou plutôt qu’il fallait deux monumens, l’un sépulcral, obscur, mystérieux, l’autre triomphal, lumineux, éclatant ; l’un pour l’homme périssable, l’autre pour l’éternelle renommée.

Cette idée d’un cénotaphe, c’est-à-dire d’un tombeau commémoratif superposé à une tombe mortuaire, n’est pas une invention nouvelle. On voit en Italie beaucoup de monumens qui en offrent l’exemple ; mais ce ne sont que des monumens de dimensions moyennes, et la plupart, étant adossés à des murailles, ne peuvent avoir aucun rapport avec celui qui nous occupe. Il en est toutefois quelques-uns qui sont isolés, tels que le mausolée de saint Dominique de Sienne, et un ou deux tombeaux à arcades dans la chartreuse de Pavie. Enfin, sans aller si loin, nous avons à Saint-Denis trois modèles célèbres de ce genre de composition, les tombeaux de Louis XII, de Fran-