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quelque chose qui laisse subsister une certaine envie de contredire. M. Hello a-t-il raison ? Se prononcer pour la négative ou l’affirmative, ce serait, je le crois, dire qu’on est certain soi-même du mot de l’énigme, et dans la philosophie de l’histoire, un peu de doute est bien permis. Sans aller jusqu’au fond même des doctrines et sans nous occuper de la forme, qui rappelle en certains points l’école humanitaire ou l’école symbolique, nous nous bornerons à dire que la Philosophie de l’histoire de France atteste dans son auteur une remarquable intelligence du passé et de fort sérieuses études. Le livre ne donne pas en bien des points ce qu’il promet par son titre ; mais du moins on y trouve des vues neuves, hardies, sans trop de témérité, et c’est un résultat satisfaisant que d’avoir reconnu souvent le véritable sens des faits, et de les avoir rattachés à l’ensemble universel de la civilisation. Les écrits de cette nature doivent exciter l’intérêt des esprits sérieux, car ils donnent à penser, ce qui est rare ; et nous tous, qui vivons au sortir d’une révolution sociale, la plus grande peut-être qui se soit jamais accomplie, nous qui ressentons encore, sans y avoir assisté, l’ébranlement profond de ce drame terrible, nous devons en rechercher attentivement, par une étude élevée de l’histoire, le prologue dans le passé et le dénouement dans l’avenir.


— Clot-Bey vient de publier un ouvrage remarquable et plein de renseignemens curieux sur l’Égypte et les ressources du vice-roi. Ce livre vient à propos dans un moment où la question égyptienne occupe tous les gouvernemens d’Europe, et nous engageons la diplomatie, qui serait tentée de croire que d’un coup de plume elle peut rayer la jeune puissance qui s’élève sur le Nil, à consulter l’Aperçu général sur l’Égypte.



V. de Mars.