Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 23.djvu/643

Cette page a été validée par deux contributeurs.



POLITIQUE EXTÉRIEURE.

NÉGOCIATIONS DE LONDRES

On s’est beaucoup entretenu ces jours derniers du discours de lord Palmerston et du sens qu’il fallait y attacher. On a aujourd’hui un nouveau texte à commenter : c’est le discours de la reine d’Angleterre. L’un et l’autre ne signifient que deux choses, premièrement l’opinion du public anglais, à laquelle il faut que le gouvernement britannique sacrifie, et secondement la position que lord Palmerston a prise dans la négociation.

Quant à l’opinion du public anglais, la voici. Ce public est pour la paix avec la France, même pour une alliance étroite avec elle. Il ne jalouse pas véritablement la France ; il l’a jalousée beaucoup il y a quarante ans, quand la France menaçait la grandeur britannique dans l’Inde. Aujourd’hui, c’est la Russie qu’il jalouse. L’ambition continentale qu’on suppose à tort ou à raison à la France ne le touche guère ; il laisse le soin de s’en inquiéter à la Prusse ou à l’Autriche. De plus, il tient beaucoup à la paix, et il est certain que sans l’alliance française la paix est en péril. Il est assuré, au contraire, qu’avec cette alliance, il est possible d’obtenir, par la seule force de l’influence des deux nations réunies, tous les résultats qu’en d’autres