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LES CONFESSIONS
DE SAINT AUGUSTIN.

SANCTI AUGUSTINI OPERA OMNIA.[1]

Les livres qu’on lit le moins aujourd’hui sont ceux qu’on lisait le plus autrefois. Il y avait autrefois dans les familles des livres de lecture, livres de piété et de morale pour la plupart, qu’on lisait par devoir et par habitude, et qui devenaient, pour ainsi dire, le fonds commun des pensées et des réflexions de la famille. Parmi les protestans, c’était la Bible qui était le livre de lecture de la famille, et beaucoup de familles protestantes ont gardé cette salutaire habitude. Dans les familles catholiques, c’étaient les sermons de quelque prédicateur ou le Nouveau Testament, avec les réflexions du père Quesnel, ou les Traités de morale de Nicole, ou quelque traduction des ouvrages des saints pères. Parmi les ouvrages des pères, les Confessions de saint Augustin étaient peut-être l’ouvrage le plus lu et celui qu’on lisait avec le plus de plaisir. Dans les Confessions, en effet, saint Augustin s’accuse des erreurs de sa jeunesse ; mais en s’accu-

  1. Onze vol. in-8o, nouvelle édition publiée à Paris, par les frères Gaume.