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POLITIQUE EXTÉRIEURE.

L’ESPAGNE. — L’ORIENT.

Le mois qui vient de finir a été fécond en évènemens graves, et graves à tel point que la face du monde en pourrait être changée. L’Espagne et l’Orient ont donné des spectacles si extraordinaires, que si ces spectacles avaient paru les uns sans les autres, ils auraient suffi pour absorber l’attention publique, et la captiver au plus haut degré. Mais l’Espagne, qui d’abord avait attiré tous les esprits à elle, les a vus s’enfuir tout à coup vers les affaires d’Orient, au bruit des singulières résolutions prises à Londres.

Avant de passer aux affaires d’Orient, nous dirons quelques mots de celles d’Espagne, qui méritent cependant leur part d’attention, car les plus étranges violations de principes, les plus odieuses scènes d’anarchie viennent de s’y produire à l’envi, dans un moment où l’Espagne semblait pacifiée et triomphante. La guerre civile en effet venait de disparaître pour la seconde fois, par un évènement aussi éclatant que celui de Bergara. Cette redoutable faction, qui sous Cabrera avait désolé le centre de l’Espagne, et avait paru plus redoutable même que celle des provinces basques, cette faction venait non pas de faire un traité, mais de céder le terrain, et de passer tout entière en France sous Cabrera et Balmaseda. Cabrera et Balmaseda, que le ministère français avait refusé de livrer aux vengeances du gouvernement espagnol, mais qu’il avait consenti à détenir tempo-