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REVUE DES DEUX MONDES.

BOURSET.

Touchez là ! Mais qui remboursera le million ?

GEORGE.

Vous et moi.

BOURSET.

Avec quoi ?

GEORGE.

Avec notre travail et notre probité.

BOURSET.

Hum !… Allons, faites la cour à ma fille sous les yeux de sa mère, bien entendu ; mais pas un mot de ceci, et pas une démarche qui me discrédite auprès du duc.

GEORGE.

Je ne m’engage à rien de semblable.

BOURSET, à part.

Eh bien ! ni moi non plus, car je ne suis pas encore ruiné ! (Haut.) Nous reparlerons de cette affaire, et, en attendant, partons pour le bal ; il est temps.

GEORGE.

Avec ces dames ?

BOURSET.

Vous irez dans ma voiture, elles iront dans la leur ; nous froisserions leurs atours. Venez-vous ?

GEORGE.

Soit ! (À part.) Je ne te lâcherai pas.

BOURSET, de même.

Je saurai bien te tenir ! (Ils sortent.)


Scène vii.


JULIE, LOUISE, regardant à la fenêtre.
LOUISE.

Partons-nous, maman ? voilà la voiture de papa qui s’en va, la nôtre attend.

JULIE.

Un instant, ma fille, j’ai quelques mots à vous dire.

LOUISE.

Oh ! j’écoute, maman.

JULIE.

Parlez-moi avec franchise, mon enfant, ouvrez-moi votre cœur comme à votre meilleure amie.

LOUISE, avec effusion.

Oh oui ! ma chère maman.

JULIE.

Vous connaissez George Freeman ?