En 1827, je me trouvais à Berlin. Des amis me conduisirent dans une réunion littéraire qui se tenait tous les mercredis au milieu d’un jardin, sous de beaux arbres, et portait le nom sans prétention de Société du Mercredi. Une idée originale avait présidé à sa fondation : on devait s’occuper de toutes les productions littéraires à mesure qu’elles paraîtraient ; les ouvrages des membres du club étaient seuls exceptés, il ne pouvait jamais en être question. Les fondateurs avaient voulu éviter les préoccupations égoïstes et les querelles vaniteuses qui troublent trop souvent les associations de ce genre et les corrompent. La pensée d’une institution si désintéressée d’amour-propre ne pouvait guère être conçue qu’en Allemagne, et encore je crois que la Société du Mercredi n’existe plus.