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dévouement d’un seul homme (fût-il aussi éclairé qu’actif et dévoué) puissent satisfaire même imparfaitement aux prétentions légitimes de chacun à un examen attentif de ses droits. Voici en peu de mots quelle est l’organisation administrative et judiciaire du pays.

La correspondance relative aux différentes branches du service est dirigée par un petit nombre de secrétaires du gouvernement, assistés chacun d’un ou deux secrétaires-adjoints. Le pouvoir exécutif est, dans tout ce qui concerne les mesures générales, réglé par des commissions spéciales ou plutôt des conseils ou bureaux permanens (boards), dont on compte six dans la présidence du Bengale, savoir 1o le bureau des finances (board of revenue), 2o le bureau des douanes, du sel et de l’opium (board of customs, salt and opium), 3o le bureau du commerce (board of trade), 4o le bureau militaire (military board), 5o le bureau de la marine (marine board), 6o le bureau médical ou conseil de santé (médical board). La présidence de Madras ne compte que trois de ces bureaux directeurs. Bombay n’en a qu’un seul. Il y a en outre, au siége du gouvernement suprême, une direction générale des postes, un bureau général des comptes (accountant general’s office), un comité des monnaies (mint committee), un comité d’instruction publique, etc.

L’organisation judiciaire dans l’Inde, et en particulier dans la présidence du Bengale et dans les provinces de l’ouest, ne présente pas encore un ensemble régulier, et ses limites ne sauraient être nettement définies, attendu que les fonctions administratives, fiscales et judiciaires, sont quelquefois exercées toutes trois ensemble, et souvent deux d’entre elles par le même fonctionnaire. Nous ne pouvons donc qu’indiquer les principaux élémens d’un système qui a reçu des modifications continuelles, et qu’on ne peut regarder encore comme définitivement arrêté.

L’application de la loi anglaise aux Européens, aux serviteurs de la compagnie et aux sujets anglais dans l’Inde, est réservée à des cours suprêmes de judicature établies aux chefs-lieux des différens gouvernemens. La cour suprême de Calcutta est composée d’un grand juge et de deux juges ordinaires dont le traitement annuel s’élève, pour le grand-juge, à 200,000 fr. et, pour les juges ordinaires, à 150,000 fr. par an environ.

D’autres cours suprêmes d’appel et de police judiciaire, connues sous le nom de cours de sadder-diwany et nizamat-adâlat (cours suprêmes civile et criminelle), dirigent l’application des lois indigènes, c’est-à-dire des codes musulman et hindou. Ces cours se composent