Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/614

Cette page a été validée par deux contributeurs.
610
REVUE DES DEUX MONDES.

Princes musulmans, d’origine moghole. — L’empereur de Delhi, auquel le gouvernement anglais n’accorde cependant que le titre de roi ; le roi d’Aoudh ; le nizam, ou ancien soubehdar du Dekkan, etc.

Princes musulmans, afghans d’origine. — Nawab de Bhopâl ; nawab de Tonk, Serondje, etc. ; nawab de Karnoul, etc.

Princes musulmans, d’origine abyssinienne. Le nawab de Sutchîn ; le sidie de Djindjiera, etc.

Princes hindous : brahmanes. Le peshwa, ancien chef de la confédération Mahratte, aujourd’hui pensionné, sans territoire ; le soubehdar de Djansi, le rânâ de Djalone, etc. Radjpouts. Le radjah d’Oudeipour, le radjah de Djeypour et autres chefs puissans du Radjpoutana, du Boundêlkund, de Malivâ, de Goudjrât, etc. Mahrattes. Le souverain de Baroda ou le gaékwar, le radjah de Satara, le maharadjah-scindhia, etc. Hindous de diverses castes. Le radjah de Mysore, le radjah de Cochin, le radjah de Bhartpour, etc.

Princes ou chefs sikhs indépendans du maharadjah de Lahore, et sous la protection de la compagnie. Le radjah de Djeend, le radjah de Patiala, le radjah de Sirmour, etc.[1].

À la tête de ce troupeau de rois déchus, marche, courbé sous le poids des souvenirs de sa race, le descendant de Timour, l’héritier des titres pompeux que justifiaient la conquête de l’Hindoustan et la splendeur des règnes d’Akbar et d’Aurengzeb, le shâh-hun-shâh (roi des rois), qui aurait pu commander comme ses ancêtres à tous ces tributaires, et qui, tombé plus bas qu’aucun d’eux, tend aujourd’hui à l’aumône de la compagnie sa main impériale. Par respect pour le souverain nominal, dont la compagnie tient ses droits aux yeux des peuples de l’Hindoustan, par une sollicitude étudiée pour les priviléges du rang et les exigences de l’étiquette, le résident à la cour de Dehli est encore astreint, dans ses relations avec le durbar, aux formes humblement cérémonieuses que l’usage prescrit à un inférieur. Toutes les prières de l’empereur sont des ordres en apparence, tous les ordres du résident sont des prières ; mais à mesure que le pouvoir du gouvernement anglais se consolide, ce vain étalage de soumission respec-

  1. Pour donner une idée de la complication des relations politiques du gouvernement suprême avec cette multitude de chefs d’origine hindoue ou musulmane, il suffira de dire que le nombre des serdars et petits chefs ayant des agens accrédités auprès du résident anglais à Ambalah (ville principale des états sikhs protégés, sur la rive gauche du Sutledje), est d’environ cent cinquante, que les radjâhs ou serdars principaux du Bondèlkund sont au nombre de trente-sept, ceux du Radjpoutana de vingt-deux, etc.