Vous êtes bien pressé. Mais, mon ami, vos fonds ne sont pas en valeur monnayée ?
Si fait, pardieu ! en bons et beaux louis d’or et écus d’argent, chez mon notaire.
Tant pis ! Cette vieille monnaie est frappée de discrédit.
Vous serez bien libre de la convertir en papier, puisque vous aimez mieux votre papier-monnaie.
Mais vous y perdrez, je vous en avertis.
Comment ! je vous donnerai du métal pour du chiffon, et il faudra encore que je donne du retour ?
Très certainement ! Où en serions-nous, si le papier n’avait pas cette énorme valeur à la fois fictive et réelle ?
C’est merveilleux ! Allons, faites !… Voulez-vous que j’opère l’échange, et que je vous paie vos actions en papier ?
Non pas, vraiment ! (Se reprenant.) Vous y perdriez trop ; je me charge de négocier cet échange à moindre préjudice pour vous. Monsieur le duc, nous reparlerons de cette affaire.
Elle est décidée, j’espère ?
Je n’ai qu’une parole… Mais nous sommes interrompus.
J’entends, vous voulez en parler à Julie… Je vous laisse ensemble, et je vais en parler à la marquise. Elle va être, pardieu ! bien étonnée ! (À part en s’éloignant.) C’est un homme à spéculer sur ses propres entrailles, et sa fille, belle et jeune, doit représenter pour lui une garantie propre à amorcer de plus jeunes que moi. S’il me l’offre, à moi, c’est que l’affaire est bonne.
Scène v.
Je n’ai rien fait de bon ; malgré toute leur avidité, ces femmes sont de fer