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LE TEXAS
ET SA RÉVOLUTION.

SECONDE PARTIE.[1]

En proclamant l’abolition immédiate de l’esclavage dans toute l’étendue de la république mexicaine, le président Guerrero manquait certainement à une des conditions sous la foi desquelles les colons anglo-américains étaient venus s’établir dans le Texas. On peut même affirmer que cette condition avait été essentielle et déterminante à leurs yeux, non-seulement parce qu’ils étaient pour la plupart originaires d’états à esclaves, mais parce que, réduits au travail libre, ils n’auraient pu donner à leurs exploitations un assez grand développement pour les dédommager de leurs sacrifices et des frais de leur entreprise. La constitution mexicaine de 1824 déclarait, il est vrai, que personne désormais ne naîtrait esclave sur le territoire de la république, disposition que l’on retrouve dans la constitution particulière de l’état de Cohahuila et Texas, promulguée en 1827 ; mais elle maintenait au moins l’esclavage existant, et cela pouvait suffire pendant quelques années. Le décret du 15 septembre 1829, au contraire, eût entièrement arrêté l’essor de la colonie, s’il avait été exécuté : il eût ruiné le présent et empêché toute émigration ultérieure des citoyens des États-Unis au-delà de la rivière Rouge et de la Sabine, plus efficacement que le décret spécial du 6 avril 1830.

  1. Voyez la livraison du 1er mars.