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son choix, mais on ne sait rien encore sur l’organisation politique qu’il aura pu convenir à ce gouvernement de donner au Béloutchistan ; toutefois, il nous paraît probable qu’une partie au moins de ces provinces rentrera sous l’autorité de Shâh-Shoudja.

Dans l’esquisse historique que nous avons tracée des évènemens qui ont amené l’expédition d’Afghanistan, nous nous sommes arrêté plus particulièrement sur les circonstances qui témoignaient de l’importance politique d’une des provinces, anciennes dépendances du royaume de Kaboul, la principauté d’Hérat : nous n’en reparlerons ici que pour rappeler à nos lecteurs qu’aux termes de la déclaration de lord Auckland, Hérat doit demeurer indépendante à l’avenir, sous la garantie de l’Angleterre. Les correspondances de l’Inde avaient fait supposer que les vues de l’Angleterre à cet égard auraient pu se trouver contrariées par l’étrange résolution qu’aurait prise Shâh-Kamrân de se placer tout à coup sous la protection suzeraine de la Perse, qu’il avait repoussée naguère par de si sanglans efforts ; mais le ministère anglais, interpellé tout dernièrement à ce sujet, a déclaré qu’il n’avait été reçu aucun avis officiel qui pût donner lieu de penser que l’exécution des mesures politiques adoptées par le gouvernement dans cette partie de l’Orient éprouvât des obstacles sérieux.

Balk et Bokhara étaient aussi autrefois des dépendances de la monarchie douranie. De l’attitude que prendront les chefs de ces contrées dans lesquelles Dost-Mohammet-Khan a été chercher un asile, et de la nature des relations qui s’établiront entre ces chefs et le shâh d’Hérat, dépend en grande partie l’affermissement de Shâh-Shoudja sur le trône de Kaboul. Nous examinerons plus tard quelles sont, sous ce point de vue, les probabilités de l’avenir ; nous ajouterons seulement que les derniers avis reçus par la voie de Saint-Pétersbourg, doivent faire regarder comme très probable l’entrée du corps d’armée russe commandé par le général Perowski, à Khiva, dans les derniers jours de janvier, et que cette circonstance aura, selon toute apparence, donné lieu à des intrigues dont Hérat et Bokhara seront les principaux foyers. Sir William Macnaghten et Shâh-Shoudja devront déjouer ces intrigues avant de pouvoir accomplir la rude tâche que leur impose la réorganisation politique de l’Afghanistan.

Sept ou huit fleuves serpentent sur le plateau de l’Afghanistan de l’est à l’ouest : aucun de ces fleuves n’arrive à la mer ; leurs eaux sont détournées et épuisées par de nombreux canaux pour les besoins de l’irrigation. Le plus considérable de ces fleuves est l’Hirmend ou