un mari qui le jour de ses noces fait embastiller l’amant de sa femme, ce n’est pas si bête, eh ! eh !
Ah ! vous m’outragez, monsieur ! et votre brutalité m’autorise à rompre dès à présent avec vous. Je suis encore chez moi, sortez d’ici ! laissez-moi ! jamais je n’aurai rien de commun avec un homme tel que vous ! (On essaie d’ouvrir la porte par laquelle sont sortis la marquise et le chevalier. Julie veut se lever.)
Un petit moment, s’il vous plaît. Le chevalier est dans la maison… Oh ! je la connais, la maison : ici, un cabinet qui n’a qu’une porte donnant dans la chambre de votre mère ; et puis, la chambre de votre mère, où est maintenant le chevalier, laquelle chambre a une sortie sur le vestibule, dont j’ai aussi la clé dans ma poche. J’ai beaucoup de clés ! Et une autre sortie sur le petit escalier, au bas duquel il y a quatre laquais à moi, postés avec des armes. Je ne voudrais pas qu’il arrivât malheur à ce pauvre chevalier… ni vous non plus ?…
Oh ! monsieur… au nom du ciel !…
N’ayez pas peur, mignonne, je ne suis pas méchant quand on ne me pousse pas à bout. Allez dire à votre maman, par le trou de la serrure, que vous voulez causer encore avec moi un petit instant.
Julie ! Julie ! êtes-vous seule ?
Je suis avec ma femme, et je désire lui parler sans témoins. C’est son intention aussi.
Ce n’est pas vrai.
Si fait. (À Julie.) Dites donc, madame…
Ma mère, je suis à vous dans l’instant.
Ah ! vraiment, ma fille ? (Samuel serre avec force le bras de Julie, et la regarde fixement.)
Oui, vraiment, ma mère !
J’attends !