sance. Et puis, quand il se douterait de quelque chose, est-ce qu’un homme comme ça oserait faire du bruit ? Je voudrais bien voir !
Mon Dieu !… préservez ma raison !… Mais, monsieur le duc, vous l’oubliez donc ? ce misérable est son maître désormais… Partagerai-je ce trésor précieux et sans tache avec le vil traitant qui l’a acheté ?…
Bah ! tu songes à tout ! Ventregois ! j’étais plus amoureux que cela à ton âge.
C’est parce que j’aime que cette idée m’est insupportable, odieuse !… Oh ! jamais… jamais !…
Eh bien ! mon Dieu, si ce n’est que cela, ne sais-tu pas que les femmes ont mille ruses pour retarder, pour ajourner indéfiniment le bonheur d’un mari ? Allons, Julie est une femme d’esprit… Tu lui en donneras plus encore.
Ah ! ne vous faites pas un jeu de mon délire ! Je ne suis qu’un pauvre enfant sans expérience, mais éperdument amoureux… Ne m’ôtez pas le courage, car vous ne pouvez plus me donner le bonheur.
Voici la voiture de la mariée dans la cour… Mais il me semble que le mari est avec elle ! Va-t-en.
Fuir devant lui ?… N’ai-je pas le droit, comme cousin de Julie, de venir faire mon compliment ici, chez ma tante ? Soyez tranquille, je suis calme, je suis glacé !…
Et tu dis cela du ton d’un homme qu’on va mener aux Petites-Maisons !… Allons, songe que le mari ne sait rien, et ton désordre lui apprendrait tout… Viens avec moi. Je ne te quitte pas d’un instant.
Scène iv.
Eh bien ! ma fille, n’êtes-vous pas mieux ?
Non, ma mère.
Ma chère demoiselle, reprenez courage. (Julie retire ses mains avec horreur.)